JESUS CHRIST AU 21ème SIECLE

Les messages de Jésus reçus à travers les siècles dans la prière pour l’Amour Divin, vous guident vers Dieu.

Sacré Coeur de Jésus et Amour Divin

Ayant regardé le film Cœur Brûlant (voir la page Lecture et Liens) sur l’amour de Dieu dans la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, je me suis demandé quels points communs il pourrait y avoir entre les messages de Jésus donnés à Marguerite Alacoque il y a 350 ans, et ceux donnés à James E. Padgett il y a quelques 110 ans. J’ai essayé de voir si on pourrait mettre les deux en perspective, s’agissant ici bien évidemment d’une interprétation personnelle.

Mais avant toute chose, je suis bien conscient que d’aucuns trouveront scandaleux que l’on puisse comparer les uns aux autres, sous entendant par là que ceux donnés à James E. Padgett (et ses successeurs) ne peuvent qu’être faux. Ce à quoi je répondrai qu’il n’existe aucune preuve dans un sens ou un autre que tels messages proviennent bien de Jésus Christ et les autres non. Jésus n’est en aucun cas une marque déposée de l’Eglise Catholique. En réalité, il apparaît que Jésus, depuis près de 2000 ans, n’a de cesse que de se manifester aux humains susceptibles de l’entendre afin de poursuivre ses enseignements. Mais il lui faut néanmoins adapter son message aux époques et cultures auxquelles il s’adresse, et avoir ses messages malheureusement déformés par la personnalité et connaissances forcément limitées de ceux qui les reçoivent (sans parler de la différence entre le monde exalté d’où Jésus s'exprime, et notre monde obscur rempli de souffrance).



Au XVIIème siècle, Jésus apparut à une jeune none de Paray-le-Monial, et lui délivra plusieurs messages de 1673 à 1675, tel que celui-ci :

Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plus grande partie que des ingratitudes, par les mépris, irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais, ce qui est encore plus rebutant, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacré. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur.

Ce texte date du XVIIème siècle, ainsi la formulation pompeuse et hyperbolique sensée refléter l’autorité supérieure du Christ, ainsi que ce discours de culpabilisation typiquement catholique, est approprié à son époque. Mais si on en fait la synthèse, Jésus semble reprocher à la majorité des fidèles de n’assister et participer aux rituels de l’église que par conditionnement et obligation, peut-être avec respect, mais le plus souvent sans enthousiasme. Il demande à la place, l’amour des fidèles envers Dieu (il parle de son cœur, mais pour la religion catholique, Dieu est Jésus ne sont qu’un) à travers cette mention du « Cœur », car celui-ci est supposé être le siège des émotions ; d’ailleurs notez que dans les traditions orientales auxquelles beaucoup de gens se réfèrent aujourd’hui, c’est aussi l’emplacement du « chakra » du cœur, qui est celui de l’amour. Et donc, Jésus promet sans équivoque qu’en retour de cet amour pour lui (pour Dieu), il « répandra avec abondance les influences de son divin amour ».

Ceci cadre parfaitement avec les messages reçus par James E. Padgett, dans lesquels Jésus explique qu’il faut demander sincèrement « avec son âme » (ce qui signifie en fait de le faire avec amour), que Dieu la remplisse de son Amour Divin. La différence tient au fait que James E. Padgett vit 250 ans plus tard, aux USA, un pays à la culture appréciant certainement des discours plus simples et pragmatiques, qui vont directement à l’essentiel. Les messages qu’il reçoit expliquent de façon claire et sans ambiguïté (pour le public occidental contemporain qui n’apprécie plus les textes grandiloquents), que s’adonner à des prières et rituels de façon purement machinale et intellectuelle, ne rapprochent en aucune manière de Dieu. L’important c’est d’entretenir une relation émotionnelle avec Dieu, qui donnera certainement son Amour Divin (c’est à dire la nature du Christ) à celui qui le désire sincèrement. Et cela passe (pour ainsi dire) « par le cœur », par les émotions, mais pas par une pensée sèche et des gestes mécaniques.



Lors des premiers messages transmis à James E. Padgett en 1915, Jésus lui dit qu’il avait été choisi pour ses capacités médiumniques lui permettant de les recevoir sans les déformer, mais que ce n’était pas suffisant. Padgett devrait aussi s’adonner à la prière pour l’obtention de l’Amour Divin avec la plus grande diligence, ce qu’il fit. Par la suite cela devint une caractéristique des médiums de l’Amour Divin, le fait d’avoir pratiqué longtemps (et quotidiennement) cette prière, comme préalable à la réception des messages d’esprits Célestes. Or qu’en était-il de Marguerite Alacoque sur ce sujet ? On apprend que :

C’est toujours devant Jésus Eucharistie qu’ont lieu ces apparitions donnant l’essentiel du message de Paray. Chaque fois l’Hostie est exposée dans l’ostensoir ou bien présente dans le tabernacle. Car Sœur Marguerite-Marie est une adoratrice passionnée de Dieu par Jésus Eucharistie : là est le centre de sa vie. Et par ces longues heures d’adoration Jésus a façonné son cœur, le préparant à sa mission.

Pour beaucoup de fidèles, même s’il connaissent la signification symbolique de l’Eucharistie, elle marque surtout la fin de la messe : on boit une gorgée de vin, on avale l’hostie, un signe de croix, et voilà c’est fini. Dans ce cas, cette cérémonie (même abordée avec respect et recueillement) ne sert à rien, si ce n’est de vous confirmer et rappeler aux autres participants que vous faîtes bien partie de la communauté chrétienne. Pratiquée par habitude parce que c’est la tradition, d’un point de vue spirituel cela ne vous rapproche en aucun cas de Dieu (ni du Christ). Mais dans le cas de Marguerite Alacoque c’est bien différent. On ne sait pas ce qu’elle en pense intellectuellement, mais il est clair que cette « adoration passionnée de Dieu par Jésus Eucharistie » dépasse le simple recueillement lors d’un rituel symbolique destiné à nous rappeler la passion et le sacrifice du Christ. Elle n’est pas en extase à l’idée de « manger symboliquement la chair du Christ ». Au niveau plus profond, recevoir l’Hostie est la matérialisation symbolique de recevoir la substance du Christ en soi. Voici ce qu’en dit l’Eglise :

Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont contenus vraiment, réellement, et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier. [Catéchisme de l’Église catholique, en 1992, n° 1373]

Dans les messages donnés à James E. Padgett, il est bien indiqué qu’en recevant l’Amour Divin de Dieu dans son âme, on reçoit ce que l’on pourrait aussi appeler la nature du Christ. C’est seulement que le terme « recevoir l’Amour Divin » est plus explicite (plus facile à comprendre) et aussi plus modeste (moins sujet à flatter l’ego) que « recevoir la nature du Christ ». Ainsi, dans les deux cas, qu’il s’agisse de Marguerite Alacoque au XVIIème siècle, ou de James E. Padgett et ses successeurs au XXème et XXIème siècle, la personne qui reçoit les messages de Jésus Christ a prié ardemment et reçu de Dieu son Amour Divin, qui est le préalable pour être capable de recevoir sa parole.

Je voudrais d’ailleurs ajouter ici le témoignage d’une femme du XXème siècle qui n’était ni mystique ni médium, ni même croyante : il s’agit de Gloria Polo, une dentiste colombienne, qui a l’âge de 36 ans fut frappée par la foudre et laissée morte carbonisée. Elle survécut miraculeusement, et dit avoir été renvoyée sur terre pour raconter son expérience spirituelle. Son esprit se retrouva dans l’au-delà où elle vit le Christ. Je me bornerai à ce passage :

Je vois la douleur de Jésus qui me voit séparée de lui, mais qui respecte ma liberté et ne me force pas à entrer au ciel, parce que celui qui entre au ciel, c’est celui qui librement pendant sa vie terrestre s’est laissé transformer par l’amour de Dieu, et a accepté sa miséricorde.

Là encore : « s’est laissé transformer par l’amour de Dieu, et a accepté sa miséricorde » nous indique bien qu’il faut accepter de recevoir son Amour Divin (donc le demander) pour que celui-ci nous transforme spirituellement.



Ma conclusion est qu’entre les messages reçus par Marguerite Alacoque au XVIIème siècle, ou de James E. Padgett au XXème siècle (et d'autres!), il y a une continuité et une évolution. La formulation a changé pour s’adapter à notre époque et notre culture, mais l’enseignement reste le même. A savoir : prier ardemment avec son cœur (c’est à dire avec l’amour pour Dieu), afin qu’en retour il nous remplisse de son Amour Divin (c’est à dire de la nature du Christ). Simplement, James E. Padgett qui n’était ni prêtre ni moine, opérait en dehors de l’Eglise, et a apporté une compréhension plus claire du message central. C’est ce message plus simple et facile à comprendre qui a rallié mon adhésion, car la pratique de rituels qui ne représentent rien pour moi, et la théologie au verbiage compliqué de l’Eglise, me tenaient éloigné de Jésus Christ. En fait, l’Eglise se meurt lentement, mais il semblerait que la pratique de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, elle, tend à progresser. Il y a donc certainement de la place pour une pratique dépoussiérée (la prière pour l’obtention de l’Amour Divin), si on veut revivifier le christianisme.